Pathologie fréquente (4% de la population française) mais souvent silencieuse, un dépistage est systématiquement réalisé lors de la visite chez votre ophtalmologiste.
Le glaucome chronique est une maladie affectant le nerf optique, responsable d’une amputation du champ visuel. La maladie est indolore et silencieuse pendant de nombreuses années. Cependant, sans traitement, le glaucome peut conduire à la cécité.
Il touche le plus souvent les personnes de plus de 45ans. Une tension intra oculaire trop élevée va détruire très progressivement les fibres du nerf optique entraînant une atteinte du champ visuel et à terme de l’acuité visuelle.
L’antécédent familial de glaucome est un facteur de risque bien connu, et justifie un dépistage régulier chez ces patients à partir de 45 ans.
Le traitement du glaucome repose sur l’administration très régulière de collyres faisant baisser la pression intra-oculaire. Parfois plusieurs collyres sont nécessaires. Une recommandation essentielle est de ne jamais interrompre son traitement sans en informer son ophtalmologiste.
Bien qu’il s’agisse de gouttes instillées dans l'œil, une partie du produit passe dans la circulation générale. Il est donc important de signaler à votre médecin généraliste et, en cas d'opération, au médecin anesthésiste, les collyres que vous prenez.
Le glaucome à angle ouvert peut être traité par laser argon ou plus récemment au laser SLT (Sélectif).
Il a pour effet de permettre une meilleure évacuation des liquides dans l’œil en ouvrant le trabéculum (structure située dans l’angle entre l’iris et la cornée). Le geste est réalisé au cabinet en quelques minutes. Un collyre anesthésique est instillé sur l’œil et une lentille de contact est posée sur l’œil afin de pratiquer le laser.
Les suites sont simples. Un traitement anti-inflammatoire est prescrit pendant une semaine environ. Ce traitement est efficace car il réduit de près de 30 % la pression oculaire, ce qui permet de diminuer voire d’arrêter les collyres prescrits. Mais son efficacité est transitoire. La tension oculaire peut remonter après quelques années dans près de 40 % des cas.
Le principal avantage du laser sélectif par rapport à l’Argon est son innocuité et la possibilité de retraiter le patient au laser après quelques années.
Le glaucome aigu, ne doit pas être confondu avec le glaucome chronique. Il est causé par une augmentation brutale de la tension intra oculaire. Non traité, il est responsable de complications très sévères.
C’est une véritable urgence ! L’œil est rouge et très douloureux, le patient se plaint d’une baisse de vision. Il survient sur des yeux prédisposés : hypermétropie forte, gros cristallin.
Il existe parfois un facteur déclenchant la crise sur un passage de l’iris en mydriase (dilatation de l’œil) : obscurité, collyre mydriatiques, certains médicaments parasympatholytiques…).
Le traitement consiste à faire baisser la pression intra-oculaire en urgence par des médicaments administrés en collyres, voie orale et/ou perfusion puis est réalisé un traitement au laser de l’iris pour permettre l’écoulement des liquides dans l’œil (iridotomie). En cas d’échec de ces traitements, une chirurgie est parfois nécessaire. Il faudra également traiter l’autre œil en prévention.
L'oeil de l'expert
Chez l’adulte, on considère qu’une pression au-delà de 20mmHg (mm de mercure) est anormale. Cependant de nombreux facteurs font varier la tension intra oculaire : la pression peut varier dans la journée (elle est souvent plus élevée le matin), son chiffre doit être interprétée selon l’épaisseur de la cornée (pachymétrie)…
Attention la pression intra oculaire n’a rien à voir avec la tension artérielle.
Une tension intra oculaire élevée n’est pas synonyme de glaucome, qui reste une atteinte du nerf optique et du champ visuel. Ainsi si les examens du nerf optique sont rassurants, une surveillance simple de la tension, sans traitement, est souvent la règle.
Rarement, il peut exister des glaucomes à pression normale.