La chirurgie du glaucome est une étape importante dans votre prise en charge.
Elle n’est proposée que lorsque la maladie continue d’évoluer malgré un traitement médical maximal, c’est-à-dire lorsque :
Le choix de la technique chirurgicale dépend de nombreux facteurs : le type de glaucome, le stade d’évolution, votre anatomie oculaire et votre profil médical. Chaque situation est évaluée individuellement afin de proposer la solution la plus adaptée.
La trabéculectomie est l’opération de référence pour réduire durablement la pression intraoculaire.
Elle consiste à créer une “soupape” naturelle à partir de vos propres tissus, maintenue par des fils, permettant au liquide de l’œil de s’évacuer lorsqu’il existe un excès de pression.
Il n’y a aucun implant.
L’intervention crée une bulle de filtration, située sous la paupière supérieure, où s’accumule l’humeur aqueuse drainée. Cette bulle est visible uniquement lors de l’examen ophtalmologique.
Pour optimiser la cicatrisation, une application de mitomycine est réalisée pendant l’intervention afin d’éviter que la soupape ne se referme.
Cette chirurgie ne guérit pas le glaucome et n’améliore pas la vision ; elle vise uniquement à abaisser la pression pour ralentir la progression de la maladie.
Le suivi postopératoire est rapproché, surtout durant le premier mois. Plusieurs gestes peuvent être nécessaires pour ajuster la cicatrisation :
Malgré ces soins, un traitement en collyres peut rester nécessaire.
Une baisse de vision est presque systématique après la chirurgie, souvent pendant environ 3 mois, avec une récupération progressive ensuite.
Le traitement postopératoire comporte antibiotiques et anti-inflammatoires, l’arrêt du Diamox®, et la poursuite des collyres uniquement dans l’autre œil si nécessaire.
Le Preserflo est une alternative plus récente, classée parmi les techniques mini-invasives.
Il s’agit d’un petit drain souple placé dans l’œil pour faciliter l’évacuation de l’humeur aqueuse.
Comme la trabéculectomie, cette technique crée une bulle de filtration sous la paupière, qui permet au liquide drainé de s’accumuler en dehors de l’œil, réduisant ainsi la pression.
Cette procédure permet souvent moins de complications et une récupération plus rapide.
Une application de mitomycine est également utilisée pour optimiser la cicatrisation.
Dans certains cas, le drain peut se boucher. Les solutions possibles incluent :
Dans les situations où plusieurs trabéculectomies ont échoué ou lorsque la cicatrisation est particulièrement défavorable, on peut proposer l’implant de Paul.
Il s’agit d’un drain de nouvelle génération placé plus en arrière dans l’œil, ce qui diminue le risque d’obstruction et offre un drainage plus stable.
Cet implant est efficace et sûr, mais il est important de préciser qu’il n’est pas remboursé et reste donc à la charge du patient.
Il s’agit d’une option discutée au cas par cas lorsque les techniques classiques ne suffisent plus.
Chez les patients présentant une cataracte associée à un glaucome stabilisé, il est parfois possible de proposer une chirurgie combinée :
phakoémulsification (cataracte) + implantation d’un iStent.
Cette intervention offre un double bénéfice :
Cette stratégie est indiquée lorsque le glaucome est bien contrôlé et qu’un geste complémentaire peut optimiser le drainage tout en offrant une amélioration visuelle.
L'oeil de l'expert
Le glaucome est une pathologie complexe qui nécessite un suivi médical spécialisé rapproché. La chirurgie reste une solution de dernier recours après avoir épuisé les traitements médicaux (collyres et/ou laser). Il s’agit parfois de chirurgies compliquées nécessitant un suivi rapproché en post-opératoire.
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